Lotolotolotophages, du 15 au 25 mai 202457 avenue Michelet, Saint-Ouen
A PROPOS des Lotophages, ce Peuple légendaire mentionné dans l'Odyssée et qu'on localise généralement en Afrique du Nord, sur la côte tripolitaine, ou dans l'île de Djerba (golfe de Gabès).
Selon Homère, les Lotophages tiraient des fleurs du lotus une boisson qui faisait perdre aux voyageurs jusqu'au souvenir de leur patrie. Un moment d'égarement. Le doux flottement d'effluves florales enivrantes.
Lotolotolotophages ne questionne ni ne recherche, c'est une exposition qui invite au voyage.
A l'origine, vers l'île des Lotophages, cette oasis dont les fruits ont un goût de miel. Mais les origines sont aléatoires...
Plus loin, plus tard, si l'on parvient à se défaire de la béatitude amnésique qui a mené les compagnons d'Ulysse à vouloir poursuivre leur exil jusqu'à l'oubli et le détachement de leurs désirs antérieurs, on pensera, peut-être.
Mais que nous vaut la mémoire dans les paradis artificiels ? Pour Lacan, l'exil du « moi » de son « chez-soi » symbolique, confronte à l'aliénation. C'est une expérience qui remet en question les fondements de l'identité et peut mener à une réévaluation profonde du soi et de sa place dans le monde.
L'île des Lotophages offre un terrain fertile pour explorer les thèmes des racines, de l'exil, de la quête du plaisir dans la consommation, et de l'oubli de soi, du monde, de ses devoirs.
Ces thèmes, bien que anciens, trouvent un écho profond dans les préoccupations contemporaines autour de l'identité, du désir, et de la perte, nous invitant à réfléchir sur la condition humaine dans notre monde moderne et nous rappelant à notre sens de la responsabilité personnelle.